ASSOCIATION MEDICALE DE REHABILITATION DES VICTIMES DE LA TORTURE (AMRVT)
20, Rue d’Alger, Casablanca, Maroc –
Tel/Fax : 00 212 522 22 61 27 Email : assoamrvt@yahoo.fr
Objectifs de l’Association
*Accueil, orientation, réhabilitation des Victimes de la Torture, de la disparition forcée et de la détention arbitraire.
*Assistance d’ordre médicale, Psychologique et Psychiatrique.
*Rééducation et Kinésithérapie.
*Accompagner les victimes de la torture dans leurs efforts de réinsertion sociale et Professionnelle.
*Sensibiliser les professionnels de santé à la réalité de la torture, à la reconnaissance de ses séquelles et à la mise en Œuvre des thérapeutiques adaptées.
*Agir en partenariat avec les instances publiques et privées, les structures de la société civile et les organismes internationaux qui concourent aux mêmes objectifs que l’Association, pour la mise en œuvre des programmes d’action visant à mettre fin aux pratiques de la torture et à leurs conséquences.
Historique :
Depuis le début de la décennie 90, le Maroc a entamé un processus d’élargissement progressif des espaces de liberté marqué notamment par un dynamisme accru du tissu associatif, une plus grande liberté de la, un certains nombre d’avancées en matière de respect des droits Humains et de façon plus générale, une consolidation progressive de l’État de droit.
Depuis le 20 février 2011, comme les autres pays de la région Arabe, le Maroc vit des bouleversements profonds grâce à la mobilisation de sa jeunesse. le mouvement dit de 20 février a initié de larges mobilisations dont les revendications les plus importantes sont la mise en place d’une constitution respectant les principes universels des droits de l’homme et le bannissement de tout recours à la répression et à la torture. Le gouvernement marocain a pris acte de ces revendications et a entamé un processus de réforme dont la création du Conseil National des Droits de l’Homme conformément aux principes de Paris régissant les institutions nationales des droits de l’Homme et aussi la nomination le 9 mars 2011 par le Roi d’une commission chargé d’une révision profonde de la constitution ,ce qui est en soi un développement important dans le processus de la mise en place d’un état de droit.
Le Maroc a ratifié au cours de cette période un nombre important de Pactes et Conventions internationaux en matière de droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, le Maroc a entamé un processus de règlement des violations passées des droits de l’homme. Après avoir procédé à la libération des prisonniers d’opinion et des portés disparus, ainsi qu’à la fermeture des centres secrets de détention, le Royaume a mis en place en 1999 une Instance d’Arbitrage Indépendante (IAI) qui a permis l’indemnisation de près de 4000 victimes. Parallèlement, le gouvernement Youssoufi (1998-2002) a procédé à la réintégration de la plupart des anciens détenus d’opinion dans la fonction publique ainsi qu’à leur indemnisation.
La volonté de l’état à tourner la page des violations graves des droits de l’homme perpétrés pendant la période allant de l’indépendance à l’année 1999 et les doléances des associations des droits de l’homme et les familles de disparus, qui ont longtemps revendiqué une commission de vérité sur toutes les exactions du passé ( torture, disparition forcés, arrestations arbitraires, exécutions, extrajudiciaires, procès inéquitables, tueries massives lors des soulèvements populaires).
La mise en place de l’Instance Equité et Réconciliation début 2004 crée un environnement qui offre une plus grande visibilité aux besoins et demandes des victimes et de meilleurs conditions de travail pour prodiguer l’assistance nécessaire aux victimes, tant en terme de traitement que de conseil et d’orientation mais les résultats sont mitigés.
L’IER avait pour mission d’établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme intervenues au Maroc entre 1956 et 1999, de procéder à la réhabilitation (dont l’indemnisation) des victimes, d’analyser les causes institutionnelles qui sont à l’origine des dites violations et surtout de formuler des recommandations de réformes pour garantir la non répétition de ces violations.
L’IER a achevé sa mission en novembre 2005 par la remise au roi du Maroc de son rapport final.
Le rapport de l’Instance Equité et Réconciliation a considéré par ailleurs que la réparation doit intégrer une dimension communautaire en direction des régions et des communautés locales touchées par ces violations. Celles-ci considèrent en effet avoir souffert collectivement, de manière directe ou indirecte, des séquelles des crises de violences politiques et des violations qu’elles ont provoquées. Cela a engendré un sentiment collectif de marginalisation, de discrimination, d’isolement et d’exclusion.
Ceci intéresse plusieurs régions et groupes de victimes (notamment les femmes) dans plusieurs villes (Casablanca) et régions dont le Rif, Figuig, Tazmamart, Agdez-Zagora, le Moyen-Atlas (…). Elle recommande particulièrement d’anciens centres illégaux de détention (Tazmamart, Agdez, Derb Moulay Chérif à Casablanca…)
La situation des droits de l’homme au Maroc et son évolution est diversement appréciée par la communauté des défenseurs des droits de l’homme.
En effet, si le respect des droits de l’homme au Maroc a connu ces deux dernières décennies une évolution notable allant vers plus de respect des droits de l’homme, il n’en demeure pas moins que certaines violations des droits de l’homme ont été constatées.
Il existe des progrès dans le traitement des exactions du passé et aussi l’existence d’un plus grand espace dans la liberté de la presse, d’expression et de contestation politique.
La vérité rapporté par l’ IER a été partielle et limité, le dossier de dizaines de disparus reste toujours posé avec ses conséquences et ses souffrances pour les familles.
L’indemnisation des victimes est jugée insuffisante.
La prise en charge médicale est en cours, mais reste aussi limite dans ses prérogatives.
Des préoccupations existent aussi concernant le suivi des recommandations de l’Instance Equité et réconciliation Les réparations communautaires (RC) représente la partie la plus originale du travail de l’IER. Elle explique que les RC concernent la situation de « certaines communautés qui considèrent avoir souffert collectivement, de manière directe ou indirecte, des séquelles des crises de violence politique et des graves violations qui s’en sont suivies et dont les régions ont connu des violations graves ou ont abrité des centres de disparition forcée ou de détention arbitraire ». L’IER recommande particulièrement « la reconversion d’anciens centres illégaux de détention mais prévoit aussi le lancement de programmes sociaux et de programmes de développement dont les régions et les individus victimes de violations graves des droits de l’homme pourront bénéficier. Cette nouvelle approche de réparation a été accueillie avec enthousiasme. l’Etat Marocain devrait adopter les mesure, législatives et autres qu’il convient en vue de mettre fin à l’impunité Réformes institutionnelles en Renforçant l’indépendance de la justice La volonté de réforme de la justice prouve à nouveau, si cela était nécessaire, la volonté politique des autorités d’améliorer la conformité de la législation marocaine avec les standards internationaux. Réformer la gouvernance des appareils de sécurité CCDH s’emploie actuellement à la rédaction d’un mémorandum sur cette question. Le Maroc devrait ratifier le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Comité des droits de l’homme ayant une jurisprudence bien établie dans le domaine des disparitions forcées. Le Maroc à ratifier le Statut de Rome sur la Cour pénale internationale qui qualifie la disparition forcée de crime contre l’humanité sous certaines conditions.
Les recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation sont positives, mais il y a une grande lenteur à les concrétiser dans la réalité.
La réhabilitation des Victimes de la Torture :
Pendant plus de trois décennies des citoyens, ayant eu un lien directe ou indirecte avec les diverses formes d’opposition politique ou de contestation sociale qu’a connu le pays, ont souffert de différentes formes de répression politique. Les souffrances et autres séquelles physiques et psychiques des centaines de survivants de la torture, de la détention arbitraire et la disparition forcée, n’ont jamais fait l’objet d’une prise en charge médicale ou psychothérapique. La couverture sociale et médicale faisant défaut, la majorité des victimes ne sont pas en mesure de supporter les charges des traitements médicaux et psychothérapeutiques trop coûteux.
Dans ce contexte, marqué par l’absence d’une prise en charge des victimes de la torture et de la détention arbitraire par les structures de l’Etat, le groupe de médecins qui ont assuré jusqu’à alors à titre militant l’accueil et le suivi des victimes de la Torture ont pris l’initiative, dans le cadre de la stratégie intégrée de réadaptation et de réhabilitation des victimes de la torture, de mettre en place un centre autonome de soins réunissant toutes les garanties de professionnalisme et de durabilité.
Vers la fin de mois de février 2005, l’acte légal de création de cette organisation fut réalisé officiellement et solennellement et l’organisation ainsi créée ait pris la dénomination juridique : Association Médicale de Réhabilitation des Victimes de la Torture (A.R.M.V.T), dont le socle de sa mission est de dispenser une réhabilitation physique et psychologique aux victimes de la torture d’une manière professionnelle, efficace, autonome et sans discrimination.
La mission de l’association médicale de réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT).
Notre centre de soins est un appartement aménagé convivial avec quatre pièces composé d’une salle de consultations et d’écoute.
Une salle d’accueil et d’attente avec bibliothèque et une salle de rééducation kinésithérapie, une salle pour l’administration.
L’ensemble devient un lieu privilégié d’accueil, d’écoute pour les hommes et les femmes, les enfants et les adolescents. Ils y trouvent une reconnaissance en tant
qu’être souffrants de maux liés à des actes de violence perpétrés dans le contexte politique des années de plomb, en particulier soins et soutien. L’objectif statutaire de l’Association est d’apporter des soins appropriés et un soutien complémentaire, et social aux victimes donc une réponse globale aux effets dévastateurs, multiples et profonds de la torture. C’est pourquoi l’ensemble des prestations a été pensé, dès la création, de manière pluridisciplinaire et dans la durée. Le centre de soins, situé à Casablanca, propose une prise en charge médico-psycho-social des victimes souffrant des séquelles de tortures et des violences politiques subies
Les fondateurs ont conscience qu’un unique ou deux centre de soins à Casablanca ne suffirait pas à faire face aux besoins des dizaines de milliers de personnes souffrant des séquelles de la torture et de la violence politique. Ainsi, l’AMRVT , dès l’origine, a accordé une grande importance aux formations et au transfert de compétences. Ceci s’est traduit a travers les multiples séminaires de formations organisés particulièrement avec l’organisation médecins du Mondes dont L’objectif est de former des personnes à l’écoute et à la pratique de la prise en charge des victimes de torture, de les sensibiliser à la spécificité des séquelles traumatiques de la violence politique afin de leur permettre de mieux repérer les personnes qui en souffrent pour leur fournir un accompagnement plus adapté, témoigner contre l’usage de la torture, l’action directe en faveur des victimes ne permet pas à elle seule de changer les contextes qui rendent possibles les actes de violence politique et de torture. A partir de l’expérience acquise au centre de soins, l’AMRVT est amenée à jouer un rôle d’observatoire. Pour chacun des membres de l’équipe, il est indispensable de témoigner de la réalité des violations des droits humains et de la torture. Les souffrances qui en résultent sont complexes et durables, difficiles à exprimer par les victimes elles-mêmes. Par les actions de sensibilisation, de prévention et d’information qu’elle mène, en partenariat souvent avec d’autres organisations non gouvernementales.
Situation médicale des victimes de la torture
Les pathologies rencontrées chez de nombreuses victimes sont :
1- Troubles psychiatriques
– Maux de tête,
– Trouble de sommeil,
– Cauchemar,
– Migraines,
– Douleurs post traumatiques douleur neurologique,
– Stress,
– Dépressions,
– Troubles psychotiques graves (Schizophrénie, Paranoïa, troubles hallucinatoires chroniques).
2- Maladies pulmonaires
– Allergies,
– Asthme,
– Broncho-pneumopathies chroniques,
– Infections pulmonaires.
3- Troubles digestifs
– Troubles fonctionnelles,
– Ulcères gastroduodénaux, hémorroïdes, douleurs abdominales chroniques.
4- Maladies Rhumatismales chroniques
– Lombalgies,
– Sciatiques,
– Poly arthralgies,
– Ostéoporose et décalcification.
5- Troubles urologiques
– Adénomes de prostate,
– Prostatodynies : liés à des troubles sexuels,
– Troubles érectiles,
– Ejaculation précoces,
– Lithiase,
– Les infections urinaires,
– Troubles mictionnels,
– Pollakiuries, impériosités mictionnelles,
– Incontinence urinaire.
6- Maladies neurologiques
– Sclérose en plaque,
– Maladies neurologiques démyélinisantes,
– Maladie de Parkinson,
– Syndrome cérébelleux,
– Accidents vasculaires cérébrales,
– Troubles de la vision, de l’Odorat, et du goût,
– Mauvais état dentaires et perte de dents
Financement
L’AMRVT reçoit des fonds de :
* UNION EUROPEENNE,
*Fonds de contribution volontaires des Nations Unies pour les victimes de la Torture,
*Médecins Du Monde (MDM),
*Conseil Consultatif des Doits de l’Homme (CCDH),
*Fondation OAK
la Fondation euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme (FEMDH)
*Donateurs Marocains