Entretien express avec Mohamed Sektaoui, directeur générale Amnesty International au Maroc

Mohamed Sektaoui : De prime abord, Amnesty International n’a pas encore publié son rapport sur la torture. Elle le sortira dans un an, et plus précisément en mai 2015. Ce qui s’est passé, c’est qu’a l’occasion du lancement de la campagne internationale contre la torture, étalée sur deux ans, Amnesty International a divulgué, le 13 mai 2014, le travail d’enquête effectué dans tous les pays du monde qui décèle la ou la torture est encore pratiqué, accompagné, dans le cas du Maroc, d’un rappel historique depuis les années de plomb à ce jour, en passant par la création de l’IER. Il faut savoir que 141 pays qui ont signé les conventions internationales bannissant la torture, ont failli à leurs engagements. Le Maroc, malheureusement, en fait partie. Pour vous, la torture est toujours pratiquée au Maroc ? Mohamed Sektaoui : effectivement et nous détenons des témoignages sur cette pratique. Le Maroc sera toujours classé parmi les pays ou le respect des droits des détenus laisse à désirer, tant que les présumés coupables de ces tortures ne sont entendus par les services compétents. Notre objectif n’est pas de minimiser le travail accompli par le Maroc, mais de saluer plutôt ses efforts en matière de respect des droits de l’Homme, dans l’objectif d’aller et l’avant. Comment pouvez-vous dire que le Maroc a fait des avancées alors que vous le comparez au Nigéria ? Mohamed Sektaoui : Amnesty International a choisi cinq pays qui feront l’objet d’une attention particulière d’ici mai 2015 pour évaluer leur évolution en matière de respect de l’intégrité physique des détenus : le Maroc, le Nigeria, le Mexique, l’Ouzbékistan et les Philippines. Ce choix s’est basé sur notre appréciation que ces cinq pays donnant des signes positifs dans ce domaine. Nous estimons pouvoir les accompagner pour éradiquer, ou du moins minimiser, le recours à la torture. Le Maroc à opéré, une rupture reconnue de par le monde avec les années de plomb ; mais, dans la pratique, nous sommes convaincus qu’il existe toujours des cas de traitements dégradants dans les lieux de détention… Le gouvernement vous reproche de n’avoir pas pris en considération des rapports internationaux, comme celui du Rapporteur Onusien sur la torture, Juan Mendez…. Mohamed Sektaoui : Le gouvernement n’a pas pris le temps de lire ce que nous avons publié ni d’analyser le contexte de sa publication. Nous attirons l’attention des gouvernements de par Le monde sur des cas, présumés ou avérés, d’atteinte aux droits de l’homme. Et, avant de publier nos rapports, nous les soumettons à l’appréciation des gouvernements qui peuvent répondre et apporter l’éclairage nécessaire. Si le gouvernement marocain considère les conclusions de M. Mendez comme base de travail, nous estimons que ce que nous préconisons est en deçà des recommandations du rapporteur onusien. Nous demandons tout simplement une baisse du nombre des victimes de la torture, la fin de l’impunité pour les tortionnaires et l’ouverture d’enquêtes sur des cas présumés de torture. Est-ce trop demander ?
Mohamed Sektaoui : De prime abord, Amnesty International n’a pas encore publié son rapport sur la torture. Elle le sortira dans un an, et plus précisément en mai 2015. Ce qui s’est passé, c’est qu’a l’occasion du lancement de la campagne internationale contre la torture, étalée sur deux ans, Amnesty International a divulgué, le 13 mai 2014, le travail d’enquête effectué dans tous les pays du monde qui décèle la ou la  torture est encore pratiqué, accompagné, dans le cas du Maroc, d’un rappel historique depuis les années de plomb à ce jour, en passant par la création de l’IER. Il faut savoir que 141 pays qui ont signé les conventions internationales bannissant la torture, ont failli à leurs engagements. Le Maroc, malheureusement, en fait partie.
Pour vous, la torture est toujours pratiquée au Maroc ?
Mohamed Sektaoui : effectivement et nous détenons des témoignages sur cette pratique. Le Maroc sera toujours classé parmi les pays ou le respect des droits des détenus laisse à désirer, tant que les présumés coupables de ces tortures ne sont entendus par les services compétents. Notre objectif n’est pas de minimiser le travail accompli par le Maroc, mais de saluer plutôt  ses efforts en matière de respect des droits de l’Homme, dans l’objectif d’aller et l’avant.
Comment pouvez-vous dire que le Maroc a fait des avancées alors que vous le comparez au Nigéria ?
Mohamed Sektaoui : Amnesty International a choisi cinq pays qui feront l’objet d’une attention particulière d’ici mai 2015 pour évaluer leur évolution en matière de respect de l’intégrité physique des détenus : le Maroc, le Nigeria, le Mexique, l’Ouzbékistan et les Philippines. Ce choix s’est basé sur notre appréciation que ces cinq pays donnant des signes positifs dans ce domaine. Nous estimons pouvoir les accompagner pour éradiquer, ou du moins minimiser, le recours à la torture. Le Maroc à opéré, une rupture reconnue de par le monde avec les années de plomb ; mais, dans la pratique, nous sommes convaincus qu’il existe toujours des cas de traitements dégradants dans les lieux de détention…
Le gouvernement vous reproche de n’avoir pas pris en considération des rapports internationaux, comme celui du Rapporteur Onusien sur la torture, Juan Mendez….
Mohamed Sektaoui : Le gouvernement n’a pas pris le temps de lire ce que nous avons publié ni d’analyser le contexte de sa publication. Nous attirons l’attention des gouvernements de par Le monde sur des cas, présumés ou avérés, d’atteinte aux droits de l’homme.
Et, avant de publier nos rapports, nous les soumettons à l’appréciation des gouvernements qui peuvent répondre et apporter l’éclairage nécessaire. Si le gouvernement marocain considère les conclusions de M. Mendez comme base de travail, nous estimons que ce que nous  préconisons est en deçà des recommandations du rapporteur onusien. Nous demandons tout simplement une baisse du nombre des victimes de la torture, la fin de l’impunité pour les tortionnaires et l’ouverture d’enquêtes sur des cas présumés de torture. Est-ce trop demander ?

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