Afekouh avait 13 ans lorsqu’il a été détenu avec sa mère et ses frères et sœurs pendant 1 an.

 

C’est à l’Etat de prendre en charge les victimes”, Afekouh avait 13 ans lorsqu’il a été détenu avec sa mère et ses frères et sœurs pendant 1 an.

“Mon père était fonctionnaire au Palais Royal de Fez. C’était un ancien résistant, il faisait partie de l’UNFP. Le 12 mars 1973 vers 17h, les hommes du général Dlimi l’ont kidnappé. Vers minuit, 5 personnes sont venues chercher ma mère et mes frères et sœurs. Je suis l’aîné, j’avais 13 ans, mon plus jeune frère n’avait que 1 an. On nous a conduits dans une maison. Ma mère a pu voir mon père mais elle ne l’a pas reconnu tant il avait été torturé. Nous sommes restés dans la même maison que lui pendant 15 jours sans le voir. On entendait des cris. Puis nous avons été emmenés dans une prison secrète à Casablanca. C’était des hangars. On était au moins 3 000. Il y avait de l’eau qui nous coulait dessus. Il faisait froid. Comme j’étais un enfant, on ne m’a pas bandé les yeux. J’ai pu voir leurs visages… Deux jours après, on nous a transférés dans un centre psychiatrique pour femmes où nous sommes restés 11 mois sans mon père. C’était une grande pièce sans fenêtres. On a gardé nos habits et des couvertures. Pendant près d’un an, je suis resté dans cette pièce avec ma mère, mes 6 frères et mes 2 sœurs, deux d’entre eux souffraient d’une maladie cardiaque. Nous n’avons pas eu d’école, avant on étudiait… Quand on avait mal aux dents, c’était l’arrachage. On entendait les femmes hurler. On avait droit à une douche le jeudi et on ne sortait jamais. Un gardien m’a fait sortir une fois, je me suis accroupi dans l’herbe. A l’extérieur, les gens devaient savoir qu’il y avait des enfants enfermés. Un jour, un gardien m’a porté un verre de lait et il nous a dit que notre père était condamné à 30 ans de prison. Au bout d’un an, on a finalement été libéré. On a pris le bus pour rentrer chez nous au Palais Royal mais on nous a interdit d’entrer. On est parti dormir chez une amie. On avait tout perdu. L’association a surtout aidé mon père. C’est son seul “remède”. C’est notre seul accès aux soins. J’ai reçu une indemnité de 90 000 dhs de l’Etat mais c’est lui qui devrait tout prendre en charge. Aujourd’hui, je suis craintif, méfiant mais je ne pourrai jamais faire subir aux autres ce que moi j’ai subi”.

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